Locafrique accompagne le projet de modernisation du secteur de la pêche artisanale au Sénégal

Locafrique accompagne le projet de modernisation du secteur de la pêche artisanale au Sénégal

Les enjeux du projet de modernisation du secteur de la pêche artisanale au Sénégal

Il existe au Sénégal des secteurs vitaux pour l’économie et la culture : le monde de la pêche artisanale en fait partie. Cette activité contribue largement à subvenir aux besoins de la population en matière de protéines animales. Avec une consommation annuelle moyenne de 30 kg par habitant, le secteur de la pêche polarise plus d’un million d’acteurs et contribue pour 3,2% au PIB national. Toutefois, malgré son rôle économique majeur, il souffre d’importants déficits, notamment en matière d’équipements et de logistique. C’est pourquoi Locafrique souhaite agir durablement, aux côtés de la SIRN (Société des Infrastructures de Réparation Navale), pour concrétiser ce projet structurant. L’objectif : mettre en place un mécanisme de financement adapté en faveur de ces artisans de la mer et l’Etat sénégalais pour une modernisation du parc piroguier et des infrastructures navales.

Le secteur de la pêche artisanale en quelques mots

Les activités de la filière halieutique au Sénégal se partagent depuis de nombreuses années entre la filière industrielle et la filière artisanale qui cohabitent. A l’heure actuelle, ce sont quelques 20 000 pirogues et près de 160 000 navires industriels qui se partagent 718 km de côte.
En 2018, selon le rapport de l’Agence Nationale Sénégalaise de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la pêche artisanale débarquait 360 632 tonnes de poissons. La filière industrielle, elle, affichait 118 561 tonnes sur la même période.

Des équipements à améliorer

On évoque souvent le manque d’investissement du secteur industriel, avec des navires souvent vétustes (la moyenne d’âge de l’équipement est de 20 ans). Faute de moyens financiers, les armateurs sénégalais se portent souvent acquéreurs de navires d’occasion dotés d’un âge avancé.

Mais la question se pose également de la même manière avec les équipements des artisans locaux : bien que la flottille soit dotée d’un équipement motorisé depuis plusieurs années, les pirogues en bois étaient montrées du doigt. En cause : le manque de sécurité de ces embarcations, alors que les artisans se retrouvent contraints d’aller toujours plus loin en mer à cause de la raréfaction progressive des ressources halieutiques. De nombreux disparus ont d’ailleurs été enregistrés ces dernières années, sans que des statistiques précises aient pu être établies.

Face à un tel contexte, les pouvoirs publics sénégalais font de la sécurité en mer un enjeu politique majeur. Parmi les solutions innovantes valorisées par l’Etat, on notera par exemple la dotation des embarcations de balises de géolocalisation par la structure AGILTECH. Cette technologie intervient dans le cadre du programme de sécurisation des pêcheurs et de leurs biens. D’autres initiatives voient également le jour depuis quelques mois, via notamment le programme de dotation des pêcheurs en gilets de sauvetage subventionnés. Le renouvellement du parc des embarcations est également une réalité depuis décembre 2020. Le groupe CFAO, qui s’est spécialisé dans la fabrication de pirogues en fibre de verre a fait don à l’Etat de 38 pirogues insubmersibles, pour équiper les Conseils Locaux de Pêche Artisanale (CLPA).

Le poids du secteur privé dans la balance

Outre les efforts consentis par l’Etat, le secteur privé sénégalais peut faire beaucoup pour la modernisation et la sécurisation des équipements et infrastructures de pêche. La société Locafrique, spécialisée à l’origine dans le crédit-bail aux entreprises, s’intéresse de près à ces questions. Récemment, le 26 avril 2021, une importante convention de partenariat tripartite a pu être signée avec la Société des Infrastructures de Réparation Navale (SIRN) partenaire technique du programme représenté par M. Saliou SAMB, et la West Africa Capital Advisors (WAC Advisors) représentée par M. Patrick BROCHET, dont le rôle sera d’organiser la structuration financière de l’ensemble du programme et la mobilisation de ressources financières pour la réalisation des infrastructures prévues dans le cadre de la modernisation de la pêche artisanale.

M. Patrick BROCHET, Directeur WAC Advisory, M. Saliou SAMB, Directeur SIRN, M. Khadim Bâ Directeur Locafrique (de gauche à droite)
M. Patrick BROCHET, Directeur WAC Advisory, M. Saliou SAMB, Directeur SIRN, M. Khadim Bâ Directeur Locafrique (de gauche à droite)

Un chantier global de 430 milliards de FCFA

Ce vaste chantier sera décliné sur 04 volets qui sont :

  • Le projet de renouvellement des pirogues en bois.
  • Le projet de construction de bateaux de pêche semi-industrielle et de logistique pétrolière.
  • Le projet de construction d’infrastructures de pêche.
  • La construction d’un nouveau dock flottant au port de Ndayane.

Annoncé depuis plusieurs années dans le cadre du Projet de Construction Navale (PCN), le projet de renouvellement des pirogues en bois, permettra sur un horizon temporel de dix ans, de remplacer 20 000 pirogues en bois par des pirogues en fibre de verre. Il intégrera également la construction de six usines de fabrication et de réparation de pirogues et portera sur un coût global de 80 milliards de FCFA.

A terme, ce premier volet vise plusieurs objectifs dont :

  • L’amélioration des conditions de travail des pêcheurs, dans le but d’assurer leur sécurité en mer.
  • Le prolongement de la durée de vie des pirogues, qui passera ainsi de 5 ans à plus de 20 ans.
  • Une amélioration des revenus des pêcheurs grâce à l’augmentation des quantités débarquées.
  • L’introduction d’une nouvelle technologie de construction navale par un transfert de technologie.

L’ambition, à terme, étant de « positionner le Sénégal dans le sous-secteur de la construction navale », mais aussi de « renforcer son positionnement dans le sous-secteur de la réparation navale ».

Le Ministère des Pêches et de l’Économie Maritime regarde d’un œil très attentif ces nouvelles avancées. Par la voix du Ministre, M. Alioune Ndoye, les services de l’État estiment que la construction de nouvelles pirogues en fibre de verre doit permettre « une mise aux normes des infrastructures de pêche artisanale, devenues obsolètes.

Pour conclure sur l’allocution de notre Directeur Général Monsieur Khadim Bâ lors de la convention de partenariat du 26 avril 2021 dernier : « La mise en œuvre de la convention de partenariat permettra inéluctablement de changer drastiquement l’écosystème du secteur de la pêche au Sénégal. C’est pourquoi Locafrique ne pouvait manquer d’y participer et d’y jouer sa partition. »